Acteurs et métiers de la méthanisation

Pourquoi travailler dans la méthanisation ?

Le développement actuel de la filière méthanisation offre des grandes opportunités en termes de création d’emplois. En effet, cette filière devrait représenter plus de 17 000 équivalents temps plein directs et indirects en 2030, contre 10 300 en 2019. L’étude « Impact de la filière biogaz sur l’emploi en France » réalisée en juillet 2019 par Transitions, In Numeri et Smash montre que le nombre d’emplois générés par la méthanisation pourrait même être multiplié par huit (32 550 emplois), voire par treize (53 186 emplois) entre 2018 et 2030, selon le soutien apporté par l’État et les contraintes mises sur le développement de la filière dans les années à venir. Autant d’opportunités de recrutement et de besoins de formation des jeunes et des moins jeunes aux métiers de ce secteur.

 

Vous êtes motivé(e) pour vous engager dans la transition énergétique et agroécologique ?

N° Spécial Métiers « Emplois Formations Méthanisation » Guide 2022 - 2023 [disponible ici] vous éclairera sur pourquoi et comment rejoindre cette filière. Édité par GREEN INNOVATION, ce guide est réalisé en partenariat avec Biogaz Vallée® et le CTBM (Centre Technique du Biogaz et de la Méthanisation).

Les acteurs

Les emplois de la filière méthanisation sont répartis entre conception, construction, fourniture d’équipements, exploitation, maintenance et soutiens divers à la filière.

Majoritairement et historiquement liés à la valorisation énergétique du biogaz par cogénération (production d’électricité et de chaleur), les emplois sont de plus en plus portés par la valorisation sous forme de biométhane injecté dans les réseaux de gaz.

Les acteurs impliqués sont de tailles et typologies variées (agriculteur, artisan, start-up, TPE, PME, ETI, groupe). L’exploitation va du méthaniseur intégré dans une ferme à des installations industrielles associées à des stations d’épuration (STEP) ou de traitement de déchets, en passant par des installations animées par des collectifs d’agriculteurs. Des bureaux d’études, des constructeurs/ensembliers et des développeurs de projets d’énergie renouvelable se sont spécialisés dans la méthanisation ou ont créé des équipes dédiées au secteur. La filière française de méthanisation se compose d’un tissu d’acteurs et entreprises d’excellence, dont certains tournent leurs activités vers l’international. Des start-ups ont également mis au point des équipements spécifiques, par exemple pour la valorisation du biométhane ou la gestion des biodéchets.

Les soutiens à la filière sont assurés par des services nationaux, des associations, des collectivités locales et les chambres d’agriculture. Les opérateurs des réseaux d’énergie jouent également un rôle dans l’intégration des productions décentralisées d’électricité et de gaz.

Source : Les acteurs d'un projet de méthanisation en injection biométhane (NB : informations non exhaustives ; d’autres métiers peuvent intervenir selon les projets), Observatoire du biométhane (5ème édition, mai 2020), EnergyLab, Sia Partners

Les métiers

La filière méthanisation rassemble des expertises dans des métiers très variés. Pour la conception des unités et la recherche & développement, des ingénieurs travaillent en bureaux d’études, chez des constructeurs ou en laboratoires. En phase de construction, des techniciens, ouvriers et chefs de chantier sont mobilisés sur les chantiers dans toute la France, parfois employés par des équipementiers spécialisés.

En phase d’exploitation, les agriculteurs qui s’investissent fortement dans leur projet voient leur métier évoluer pour intégrer la production d’énergie et la valorisation du digestat en substitution aux engrais minéraux. Dans les exploitations plus grandes ou plus éloignées du monde agricole (industrie, traitement de déchets), des responsables d’exploitation à temps plein sont souvent secondés par des techniciens sur site. La maintenance et le dépannage des différents équipements mobilisent des équipes de techniciens itinérants.

Les métiers techniques les plus demandés sur le marché de la méthanisation sont les suivants :

 

À l’heure actuelle, l’exploitation et la maintenance des unités de méthanisation comptent pour environ la moitié des emplois directs de la filière à l’échelle nationale. La gestion des Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique (CIVE) ne représente encore que peu d’emplois directs car elles ne concernent qu’une faible part des intrants pour les exploitations existantes. Néanmoins, ce poste devrait évoluer nettement à la hausse à l’avenir, en lien avec l’évolution des pratiques agricoles vers l’agroécologie.

Source : Estimation actuelle des emplois de la filière (2018) - Rapport « Vers une offre de formation permettant d’accompagner le développement de la filière biogaz », juillet 2019, Transitions (pdf)

Les métiers liés au fonctionnement des unités de méthanisation (approvisionnement en intrants, exploitation, maintenance) forment le vivier d’emplois le plus significatif, avec une localisation suivant globalement la répartition géographique des sites de méthanisation. Le rapport « Vers une offre de formation permettant d’accompagner le développement de la filière biogaz », juillet 2019, Transitions, montre que ces métiers mobiliseront les plus gros besoins à venir, en recrutement comme en formation, et ce quel que soit le scénario considéré.

Source : Estimation prospective des emplois de la filière (2023, 2028, 2030) - Rapport « Vers une offre de formation permettant d’accompagner le développement de la filière biogaz », juillet 2019, Transitions (pdf)